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Découvrez l'histoire d'Echenay, petit village de Haute-Marne !

Ce blog retrace la petite et la grande histoire d'Echenay Haute-Marne sous forme de petits articles, au fil de mes recherches et découvertes généalogiques.

FAMILLE JACOT GUILLAUME - CIMETIÈRE D'ECHENAY

Publié le 6 Juillet 2018 par Petite et Grande Histoire d'Echenay in Le cimetière d'Echenay

Tombe Jacot - Guillaume

Tombe Jacot - Guillaume

                               Gaston Jacot                    1880 - 1956

                               Amélie Guillaume          1883 – 1969

 

Arsène Alphonse Gaston Jacot naquit à Echenay le 3 octobre 1880, fils de Nicolas Eugène Jacot (+23 janvier 1901 à Echenay) et de Mathilde Husson. Il exerça la profession de cultivateur.

Amélie Marguerite Marie Guillaume naquit elle le 9 novembre 1883 à Echenay, fille de Joseph Jean Baptiste Guillaume, cultivateur, et de Marie Appoline Massonnet.

Dirigé sur le 160 RI le 14 novembre 1901 pour son service militaire, Gaston est mis en disponibilité le 20 septembre 1902. De retour au pays, Gaston et Amélie se marièrent le samedi 25 février 1905 à Echenay sans qu’il soit fait de contrat de mariage.

Le 15 février 1906 voit la naissance Léon Bernard JACOT, premier enfant du couple.

Mais comme le veut l’usage de l’époque, Gaston « doit » à l’armée des périodes d’exercices. Sa première période se déroule du 5 au 15 septembre 1907 où il doit effectuer des manœuvres à cheval. Dès le premier jour, il est atteint suite à une chute de cheval d’une contusion violente à la poitrine avec fracture probable du cartilage au niveau de l’insertion chondro-sternale (là où les côtes rejoignent le sternum !) Bref, Amélie retrouve son Gaston amoché par un bon coup de sabot dans la poitrine !

Le 9 juillet 1910 nait à Echenay Andrée Marie Mathilde JACOT, leur fille. En 2013, âgée de 103 ans, elle est interrogée par un journaliste du Conseil Régional de Champagne-Ardenne dans le cadre d’un programme de sauvegarde du patrimoine immatériel. Elle laissera un témoignage irremplaçable de la vie épinceloise du début du 20e siècle que vous pourrez consulter en bas de cet article !

Mais revenons à Gaston ! Vint la guerre de 14…

Mobilisé au 79 RI, il part en campagne le 12 septembre mais est évacué malade dès le 3 novembre vers l’hôpital de Cabourg (14). Pas facile de viser « le boche » avec une conjonctivite ! Rentré au dépôt le 9 décembre 1914, il rejoint son unité et se retrouve de nouveau évacué le 20 juin 1915 vers l’hôpital de Laval (53) après avoir été intoxiqué par des gaz.

Puisque la guerre en France ne semble pas réussir à Gaston, l’armée décide de le transférer à l’armée d’Orient le 19 janvier 1916 et il part pour Salonique, d’abord au 244 RI de l’Armée d’Orient. Il intégrera ensuite (24/07/1916) le 171 RI puis le 298 RI (le 11 décembre 1917).

Il revient ensuite à Toulon sur le « France », 2e du nom (et pas encore celui de Michel Sardou !), paquebot transatlantique français de la Compagnie générale transatlantique (mis en service en 1912 pour faire la ligne Le Havre-New-York) et affecté dans un premier temps au transport de troupes en méditerranée puis transformé en navire-hôpital de 2500 lits fin 1915.

 

Le paquebot France, 2eme du nom, exhibant sa croix de navire-hôpital

Le paquebot France, 2eme du nom, exhibant sa croix de navire-hôpital

Apprécia-t-il son séjour sur ce paquebot dont le luxe et le style de ses aménagements lui valurent le surnom de « Versailles des Mers » ? Rien n’est moins sûr !... Néanmoins, il reçoit au port « un chevron pour blessures de guerre » et « 3 chevrons pour séjour au front ». Enfin, Gaston est de retour à Echenay, et Amélie le retrouve. La vie pourra s’écouler ensemble.

Le 24 avril 1931, il passe une visite médicale auprès de la commission de réforme de Chaumont qui lui reconnait une invalidité inférieure à 10%, ne lui trouve pas de séquelles notables de paludisme, une rate normale (le paludisme abîme la rate) mais un état général moyen et un emphysème léger. Tout juste reconnait-elle des symptômes « spéciaux », comme un tremblement des mains, des crampes dans les jambes mais plus de trace de conjonctivite. Et puis la commission note quand même la survenue fréquente de cauchemars ! Mais est-ce bien étonnant après 5 ans de guerre ?...

On sait pourtant par le témoignage de sa fille 75 ans plus tard qu’il lui arrivait fréquemment de passer huit jours couché, grelottant, malgré les édredons que lui mettait son épouse. Et les gaz allemands sont certainement à l’origine de son emphysème… Si l’on sait que fièvre, tremblement, douleurs musculaires sont bien des symptômes du paludisme, on sait aussi le peu d’empressement que mit l’administration à indemniser les millions d’estropiés que laissa le conflit.  

Malgré tout cela, Gaston s’éteignit en 1956 à l’âge de 76 ans et Amélie le rejoignit 13 ans plus tard.

Il semble que le couple ait habité l’actuelle maison de la famille Wiss. Une personne de ma connaissance se souvient bien d’avoir, enfant, gardé leur vache.

FAMILLE JACOT  GUILLAUME  - CIMETIÈRE D'ECHENAY

Pour découvrir le témoignage exceptionnel de leur fille, cliquez sur le lien ci-dessous

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