
Ce blog retrace la petite et la grande histoire d'Echenay Haute-Marne sous forme de petits articles, au fil de mes recherches et découvertes généalogiques.
Publié le 10 Novembre 2013 par Petite et Grande Histoire d'Echenay dans Divers
Publié le 10 Novembre 2013 par Petite et Grande Histoire d'Echenay dans Le Chateau d'Echenay
J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer à plusieurs reprises l’église d’Echenay, dédiée à Saint Martin.
Elle se trouve à quelques mètres du château et il faut avouer que ces deux bâtiments forment un bel ensemble.
Avant d’être le château que l’on connait, celui-ci fut un château féodal que j’ai déjà évoqué, même si les renseignements glanés sont succincts. Les bases architecturales les plus anciennes de l’église sont du XIIe Siècle. Vu la proximité du château, l’hypothèse que celle-ci ait été incluse dans l’enceinte de celui-ci a circulée.
Toutefois, il y a bien eu au château une chapelle. Celle-ci était dédiée à Sainte Catherine.
Autrefois, les statues de sainte Catherine placées dans les églises étaient ornées d'une coiffe qui était renouvelée chaque année. Cette opération était le privilège des jeunes femmes âgées de plus de 25 ans et encore célibataires. Ainsi l'expression « elle va coiffer sainte Catherine » signifiait que la jeune femme en question n'avait toujours pas trouvé de mari. Cette dernière pouvait alors implorer la sainte avec la prière suivante : « Sainte Catherine, aide-moi. Ne me laisse pas mourir célibataire. Un mari, sainte Catherine, un bon, sainte Catherine ; mais plutôt un que pas du tout » ».
Source : Wikipédia
La chapelle avait pour « Patron » le Seigneur d’Echenets et existe encore en 1711, comme le prouve le texte suivant :
Son revenu est de « 50 paires de boisseaux (1), mesure de Joinville, un septier(2) de froment & un d’avoine sur la dîme du Sieur Thomassin (*), trois chapons de cens (3). Neuf fauchées (4) de prés. Charges, quatre messes par semaine. Dépend. Epinceloy ».
Source : Pouillé Ecclésiastique et Civil du Diocèse de Toul – Par le Révérend Père Benoît de Toul –
Chez Louis et Etienne ROLLIN, Imprimeurs et Marchands - 1711
D’après le site de Patrick Deveaux (patrickdeveaux.fr – mesures anciennes), le boisseau de Joinville valait 28,50 litres en mesure raclée.
Boisseau : ancienne mesure de capacité pour les grains, les matières sèches, variant suivant les régions et les usages locaux.
Septier : ancienne forme de setier. Ancienne mesure de capacité variant suivant le pays et la matière mesurée.
Cens : Redevance en argent ou en nature due par des roturiers au seigneur du fief dont ils relevaient.
4) Fauchée : Quantité d’herbe qu’un faucheur peut couper dans une journée ou avant d’affiler à nouveau sa faux.
Notes 1- 2 - 3-4 : Source : Dictionnaire Larousse en 7 volumes – début XXe siècle
Reste à situer l’emplacement de cette chapelle. Le château ayant subi de multiples modifications/transformations/destructions au cours des siècles et en l’absence d’éléments descriptifs détaillés écrits, seul le propriétaire actuel pourra peut-être trouver des indices architecturaux dans les parties féodales subsistantes.
*Voir article sur la dîme à Echenay
Publié le 9 Novembre 2013 par Petite et Grande Histoire d'Echenay dans Histoire
En cette époque ou la majorité des Français se plaint de l’impôt, il m’a semblé intéressant d’orienter mes recherches Epinceloises sur ce sujet.
Un des prélèvements les plus exécrés du peuple durant l’ancien régime était la dîme ecclésiastique. Conseillée d’abord comme une pratique de religion, elle devient obligatoire vers le IVe siècle. C’était une fraction variable (suivant les régions, les coutumes locales, ou les usages anciens) des produits de la terre et de l'élevage versée à l'Église.
Très décriée, comme on peut le voir dans les cahiers de doléances, la dîme sera abolie en 1789.
Qu’en était-il à Echenay et présentons le contexte :
En 1711, Echenay relève du Diocèse de Toul et du Doyenné de Dammarie. Ce village n’impressionne visiblement pas le Père Benoit, auteur de l’ouvrage de référence :
Dammarie n’a rien de considérable que le titre de Doyenné, qui lui a été donné, lorsqu’on fit le partage du Diocèse en Archidiaconés et en Doyenné, il est vrai qu’on y érigea au douzième siècle un Prieuré de l’Ordre de St Benoit ; mais comme à présent il n’y a qu’un Prieur commandataire sans Religieux, ce Prieuré ne rend pas ce lieu plus illustre. La rivière de Saux partage ce Doyenné en deux et il contient dans son étendue dix neuf paroisses, neuf annexes, deux abayes, deux prieurés, sept chapelles et quelques hermitages.
En ce qui concerne Echenay, le Chapitre de Joinville en est le décimateur, c’est-à-dire celui qui a le droit de lever la dîme ecclésiastique dans la paroisse.
La répartition se fait comme suit :
Ledit Chapitre pour un sixième & demi dans les grosses dîmes (1), le Commandeur de Ruel (2) pour un tiers, l'Abaye de Ste Hoilde Ordre de Citeaux (3) pour un sixième, le curé pour un neuvième avec la totalité des menues (4), le Sieur Thomassin d'Ambly pour un autre sixième inféodé (5). Le curé de Solaincourt, le Prieur de Rinel (6) & l'Abaye d'Ecurey(7) ont la moitié de la dîme en la contré de Germanchin (8).
Seigneur Messire Cristophe de La Vallée de Pimodan, Baron d’Echenets.
Présidial de Chaumont
Source : Pouillé Ecclésiastique et Civil du Diocèse de Toul – Par le Révérend Père Benoît de Toul –
Chez Louis et Etienne ROLLIN, Imprimeurs et Marchands - 1711
Au-delà du prélèvement important, on comprend également l’aversion pour un impôt qui part vers des lieux assez éloignés, du moins pour l’époque. Il existe d’ailleurs un peu partout en France des traces de procès liés à la dîme. Il y a quelques années, j’ai trouvé trace aux AD de Haute-Marne d’une contestation des habitants de Lezèville dans la seconde moitié du XVIII siècle sur un « nouveau fruit » que l’autorité religieuse voulait « dîmer ». Les habitants s’en défendent, arguant du fait que cela n’a jamais été l’usage auparavant. Et pour cause !!! Il s’agit de la pomme de terre, apparue dans le secteur vers 1735 !
Quelques décennies plus tard, la révolution viendra balayer tout cela mais l’impôt aura encore de beaux jours devant lui.
Au fait, les Hauts-Marnais de Lezèville ont dû avoir gain de cause, il n’y a toujours pas d’impôt sur la patate !
1) La grosse dîme porte souvent sur les gros grains tels froment et seigle.
2) Ruel (ou Ruetz) était une commanderie de Templiers située entre Joinville et St Dizier, proche de Couvertpuis.
3) Abbaye de femmes Ste Hoilde du Val d’Ornain (55), anciennement Bussy la Côte.
4) Les menues dîmes portent souvent sur les légumes, lin, chanvre, les fruits, les petits grains, les pois, etc… mais aussi la laine et parfois bestiaux, volailles, suivant les régions.
5) Dîme sécularisée perçue par un laïc, souvent un seigneur, en échange de sa protection (en l’occurrence, le seigneur de Donjeux où ce patronyme apparait ??...Si un lecteur sait !)
6) Reynel
7) Près de Montiers sur Saulx (55), abbaye cistercienne masculine
8) Lieu-dit sur le territoire d’Echenay