« C'est à la Libération que l'essor de l'exploitation pétrolière dans l'hexagone, avec les premiers résultats positifs importants, s'est très rapidement affirmée [ ]. C’est la mécanisation fulgurante des armées en 1914 qui a mis en place la prospection pétrolière sérieuse en France, avec des moyens considérables. Ceux-ci initialement étatiques. En effet, la France avait failli de peu, une des causes, perdre la première guerre mondiale faute de ressources pétrolières nationales.
Cet effort allait mener à la découverte du micro-gisement de Gabian dans l'Hérault, triomphe des géologues. La portée pratique et psychologique était sans commune mesure avec la fort modeste découverte. C'était le second gisement trouvé en France, après Pechelbronn ; tout était donc possible dans le pays ; mais on était encore loin des quelques millions de tonnes par an. » (Source : Pierre Louis MAUBEUGE : Comme une odeur de pétrole (La recherche du pétrole en France, des origines à 1945) - Edition Pierron, Sarreguemines.)
Les premières investigations « poussées » montreront que le bassin parisien et le sud-ouest de la France présentent les plus grandes chances de succès.
En ce qui concerne le bassin parisien, c’est « entre 1923 et 1927, sous l’impulsion de l’Office national des Hydrocarbures, [que] l’exploration pétrolière débute sur la structure de surface la plus visible du bassin : l’anticlinal du Pays de Bray. La sismique est, à cette époque, peu performante, peu connue en France et le seul outil pour guider l’implantation de forages est la géologie de surface. [ ]
La recherche ne débutera vraiment qu’à partir de 1951, avec une mission régionale utilisant la gravimétrie, la sismique réflexion et la sismique réfraction. Cette mission fut confiée par le BRP (Bureau de Recherches pétrolières) à l’IFP (Institut français du Pétrole). À partir de 1952, les premières demandes de permis sont déposées par la RAP (Régie autonome des Pétroles) et la CEP (Compagnie d’Exploration pétrolière) entre le centre du Bassin parisien et la Lorraine (permis Châlons et Nancy).
L’année 1953 est marquée par la réalisation de deux forages majeurs. Le forage de Vacherauville implanté près de Verdun, sera réalisé dans un but stratigraphique. Celui de Courgivaux situé en Brie, au Nord de Provins, est implanté sur une petite structure sismique, également visible en gravimétrie. » (Source : Quatre-vingts ans d’exploration pétrolière dans le Bassin parisien - Franck Hanot)
Trois dates seront importantes :
« En 1952, l'Institut Français du Pétrole, à qui le Bureau de Recherches de Pétrole a confié une étude de pré-reconnaissance, publie une conclusion favorable sur les possibilités pétrolières du Bassin. La Régie Autonome des Pétroles et la Société Nationale des Pétroles d'Aquitaine sollicitent les premiers permis de recherche.
En 1954, le premier forage profond de la Régie Autonome des Pétroles dans le centre du Bassin, Courgivaux I, met en évidence les premiers indices d'huile dans les formations jurassiques. Ce résultat encourageant est bientôt confirmé par la mise en production, pour peu de temps il est vrai et dans des conditions économiques défavorables, au mois de juillet de la même année, du sondage Pays-de-Bray 101 foré par la même société.
En 1958, la Société PETROREP découvre, grâce au sondage Coulommes I, le premier gisement économiquement exploitable du Bassin de Paris. » (Source : Historique des Recherches de Pétrole dans le Bassin de Paris par J. LAVIGNE)
Une prospection généralisée est alors lancée sur tout le versant Est du bassin parisien. Située à son confins, la région autour d’Echenay fait donc l’objet d’une campagne de recherches à partir de 1955.
Voici approximativement la zone de prospection envisagée.
En 1955, un forage profond est réalisé à Germisay, village situé à quelques kilomètres au sud d’Echenay. Il atteindra la profondeur de 2157 mètres, traversant de nombreuses couches géologiques. Faute de pétrole, ce forage produira de l’eau salée (salinité et débit inconnus) vers 2200 m. (Source : Rapport de l’Institut de radioprotection et de sureté nucléaire - Potentiel géothermique du site de Meuse/Haute-Marne RT/PRP-DGE/2014-00067)
Toutefois, le sous-sol autour d’Echenay continuera d’intéresser géologues et gouvernement. Le futur site d’enfouissement des déchets radioactifs de Bure (55) n’est qu’à 2 kilomètres à vol d’oiseau au nord d'Echenay…
A Echenay, « On a pas de pétrole mais on a des idées !... »