Au sommet du coteau reverdit le vieil orme
Planté par les aïeux où le chemin se tord,
Et le jeune troupier, maigre un peu, leste et fort,
Revient joyeusement montrer son uniforme.
Il n'est qu'un numéro dans notre armée énorme,
Mais vienne le matin décrété par le sort,
Au clairon résonnant de Maubeuge à Belfort,
On ne connaîtra pas de soldat qui s'endorme.
- Et voici, tout en bas vers le pont du ruisseau,
Dans les prés, que paraît, tournant un arbrisseau,
La silhouette aimée, élégante et rustique...
C'est Elle, la promise!... Il sent battre son cœur,
Et, vite, descendant au grand pas gymnastique,
Croit confusément voir l'aube du jour vainqueur.
Source : Les Sonnets de Pimodan - Paris – Librairie Léon Vannier, Editeur, 19 Quai Saint Michel - 1898