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Découvrez l'histoire d'Echenay, petit village de Haute-Marne !

Ce blog retrace la petite et la grande histoire d'Echenay Haute-Marne sous forme de petits articles, au fil de mes recherches et découvertes généalogiques.

HAUT FOURNEAU A ECHENAY - 1717

Publié le 5 Décembre 2011 par Petite et Grande Histoire d'Echenay in Echenay et le Progrès

lenain_forge.jpgSi Echenay semble maintenant endormi, sans commerce ni industrie, il n’en a pas toujours été de même. Bien sur, j’ai connu l’épicerie et le café du village qui ont tenu le coup jusqu’au milieu des années 1970, mais il n’y a pas là grand-chose à dire (encore que !!!).

 

Non, plus sérieusement, Echenay avait son industrie !

En l’occurrence, son fourneau et sa forge.

 

- En décembre 1717, Messire Charles Christophe de la Vallée Pimodan indique dans son testament : « C'est à sçavoir que le chasteau et le village du dit Échènetz et tout son territoire,

forge, fourneau, moulins, estangs et tous autres droitz qui appartiennent au dit chasteau et seigneurie appartiendront à mon dit fils aisné… »

 

 

- Sur cette période du XVIII éme, l’actuel Réseau International de la Fonte d’Art (site net à visiter !) donne les précisions suivantes :

 

« Échenay a connu une activité métallurgique pendant un siècle et demi. Son usine à fer (haut-fourneau et affinerie), mentionnée en 1745, fut la propriété du comte de Pimodan au XVIIIe siècle. En 1834, un haut-fourneau au charbon de bois et deux bocards sont en activité. En 1875, sous la direction de Nicolas Fontaine, l’installation est modernisée avec une machine à vapeur, une soufflerie et un monte-charge. Elle semble ne pas avoir résisté, comme nombre de ses consœurs, aux années 1880.

 

En 1745, l’affinerie d’Echenay est transférée à Paroy, au lieu-dit Sous la Héronière. Propriété des Pimodan avant la Révolution, cette usine produisait annuellement 200 tonnes de fer à partir de la fonte du haut-fourneau d’Echenay. L’usine sera équipée d’un haut-fourneau en 1855, puis d’un cubilot en 1859. Dirigée par Dormoy-Denayer, elle s’éteindra autour de 1880. On peut encore y voir les logements ouvriers. »

 

- Le dimanche 22 aout 1802, Jean Charles de la Vallee Pimodan écrit une lettre au sous préfet de l’arrondissement de Wassy au sujet de ses usines, faisant mention de la perte d'une grande partie de ses papiers causée par la Révolution.

 

« Echènay, le 4 fructidor an 10.

Charles-Jean Lavallée-Pimodan, propriétaire, au citoyen Sous-Préfet de l’arrondissement de Vassy.

 

 Citoyen Sous-Préfet,

Ayant eu connaissance de votre circulaire relative aux Usines, j'ai l'honneur de vous transmettre quelques renseignemens sur celles que je possède, tant à Paroy qu'à Échènay.

Depuis plusieurs siècles il y a eu forge et fourneau à Échènay. En 1745 mon père, ayant acheté la terre de Paroy, y fit transporter la forge seulement, décidé par les grosses réparations qu'il étoit obligé d'y faire par l'incommodité du bruit (elle étoit alors située sur les fossés du château) et surtout par la proximité de ses bois.

L'ancienneté de ces deux usines est de notoriété publique, mais, presque tous mes papiers ayant été perdus dans les troubles de la révolution, je ne puis vous donner une note plus précise. On pourroit cependant, au besoin, recourir aux Archives de la ci-devant principauté de Joinville, de laquelle la terre d'Echénay relevoit. »

 

LAVALLÉ PIMODAN.

Source : (Archive des la Haute-Marne., S72, liasse.)

 

En somme, une délocalisation « écologique » !

 

- En 1827, le livre FORCES  PRODUCTIVES ET COMMERCIALES  DE LA FRANCE; Par le Baron C. DUPIN, Paris chez BACHELIER, LIBRAIRE, SUCCESSEUR DE M"°. V». COURCIER, 55 QUAI DES AUGUSTINS,  indique :

 

« Le D'. de la Haute-Marne est riche en produits ferrugineux. Les fers qui proviennent de la mine en roche ont beaucoup de nerf, et leur dureté les rend précieux pour les bandes de voiture , ainsi que pour les essieux. Les trois quarts des fers et des tôles du D'. de la Haute-Marne, sont embarqués à Saint-Dizier pour Paris ; le reste l'est à Gray pour le midi de la France.

L'Ar'. de Vassy est très-riche en usines pour le travail, pour l'affinage et l'étirage du fer. On trouve des hauts-fourneaux , des affineries, des fenderies, des forges de toute espèce, dans les lieux dont nous donnons la nomenclature :

( ) à Thonnance-les-Moulins , un haut-fourneau , 2 affineries et martinets ; à Vieux-Noncourt, un haut-fourneau ; à Noncourt, un haut-fourneau, 2 affineries, une tôlerie; à Poissons , un haut-fourneau affineries, fenderies ; à Tonnance-les-Joinville, un haut-fourneau ; à Echenay, un haut-fourneau; à Pensey , une tôlerie ; à Parroy, 2 affineries ;( ) »

 

- Puis, en Octobre 1831, La Revue Encyclopédique (ou Analyse raisonnée des productions les plus remarquables dans la politique, les sciences, l’industrie et les Beaux Art), recueil mensuel écrit par Mr Hyppolite Carnot – Paris au bureau de la revue encyclopédique, 26 rue des Saints Pères signale encore la présence du haut fourneau d’Echenay.

 

- Un peu plus tard, une information semble confirmer que le haut fourneau a changé de mains :

 

« Ordonnance du 19 juin 1837, portant que M. Charles-Adrien De Cholet est autorisé à conserver et fourneau tenir en activité le haut-fourneau , les deux bocards et les deux patouillets qu'il possède dans la commune d'echenay , sur la rivière de Saulx (Haute-Marne) ; qu'il est également autorisé à tenir en activité les huit lavoirs à bras dont il est propriétaire sur le cours d'eau de la fontaine de Daurupt , dans la même commune. » 

Source : Annales des mines 3eme serie tome XI Paris 1837

 

- Mais, le dernier quart du XIXe siècle sonne le glas du fourneau d’Echenay

« L'année 1877 a été bien mauvaise pour la fabrication de la fonte, et le nombre des hauts-fourneaux en chômage a sensiblement augmenté. La conviction des industriels paraît être que ceux de ces appareils que l'on éteint maintenant ne se rallumeront jamais ; aussi tend-on à les détruire. Tel est le sort des hauts-fourneaux de Rachêcourt et de Saucourt, et celui d'Echenay ne tardera pas sans doute à les suivre.

Une faible partie de ces usines produit de la fonte au bois pour affinage, mais elles ont de plus en plus de peines à écouler leurs produits à un prix rémunérateur ; d'autres font de la fonte mixte destinée aux forges dont elles pendent. Enfin la fabrication des fontes à refondre paraît seule donner quelques bénéfices aux industriels.

Les fonderies ont généralement une marche plus prospère que les hauts-fourneaux à fonte brute, bien que les cours soient peu élevés pour les moulages ; mais il n'y a jamais eu de bien grandes souffrances pour cet article.

Les forges continuent à se trouver dans la même situation que l'an dernier ; elles vivent de petites commandes, et entretiennent leur travail au jour le jour, en évitant, autant que possible, de s'encombrer de leurs propres produits.
Mais leurs prix sont si faibles qu'elles semblent devoir toutes travailler à perte. »

Source : Rapports et procès verbaux du conseil général de Haute Marne - 1878 1879

 

Ainsi, Echenay a eu aussi son Metallurgic Park, aux heures glorieuses de la fonte en Haute Marne. Il n’en reste aucune trace visible mais les personnes intéressées peuvent aller visiter Ecuray ou Dommartin pour s’instruire sur le sujet. 

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