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Découvrez l'histoire d'Echenay, petit village de Haute-Marne !

Ce blog retrace la petite et la grande histoire d'Echenay Haute-Marne sous forme de petits articles, au fil de mes recherches et découvertes généalogiques.

"AUX NOMMES LESCHESNAY, RATON, TISSERAND ET BOURLIER, D'ECHENAY QUI ONT EXPOSE LEUR VIE POUR LA MONARCHIE" - XVIIe SIÈCLE -

Publié le 16 Février 2015 par Petite et Grande Histoire d'Echenay in Ceux d'Echenay...

"AUX NOMMES LESCHESNAY, RATON, TISSERAND ET BOURLIER, D'ECHENAY QUI ONT EXPOSE LEUR VIE POUR LA MONARCHIE" - XVIIe SIÈCLE -

Le 24 février 1670, Louis XIV décide la construction de l’Hôtel des Invalides pour abriter ceux de ses armées. La démarche, à priori altruiste, n’est pourtant peut-être pas dénuée d’arrières pensés !

Sa politique guerrière laisse en effet de nombreux infirmes sans ressources, souvent prompts à mendier ou à semer le trouble dans les rues du royaume. Et puis, il faut redorer un peu la pilule de l’armée : L’uniforme a certes son mérite, on peut clamer à la cantonade « J’y étais !...» mais à quoi bon si, blessé, vieux et incapable de gagner sa vie, le roi nous abandonne…

Alors, il décide que «ceux qui ont exposé leur vie et prodigué leur sang pour la défense de la monarchie (…) passent le reste de leurs jours dans la tranquillité ». Il faudra environ 36 ans pour terminer l’édifice et que l’édit prenne enfin vie. Mais qu’importent les raisons de Louis XIV ! Laissons-lui le bénéfice du doute !...

Situé à la campagne (Paris n’est pas encore cette ville que nous connaissons), l’hôtel accueille enfin ses pensionnaires. Il devient même un lieu de promenade où se mêlent anciens militaires, gens du peuple et de l’aristocratie.

Comme ces visiteurs du dimanche, c’est là que j’ai retrouvé la trace de quatre Epincelois.

Ces quelques lignes trouvées au hasard sont une plongée dans l’univers militaire du XVIIe siècle, esquissant des vies à la manière des « Trois Mousquetaires » ou, plus tard, de ces fidèles grognards de l’Empire. Fragments qu’il sera difficile de compléter puisque l’état civil conservé d’Echenay ne commence qu’en 1680 !

Mais faisons leur connaissance :

"AUX NOMMES LESCHESNAY, RATON, TISSERAND ET BOURLIER, D'ECHENAY QUI ONT EXPOSE LEUR VIE POUR LA MONARCHIE" - XVIIe SIÈCLE -

Reçu à l'hôtel le 26 Février 1699

JEAN BAPTISTE DIT LESCHESNAY, âgé de 70 ans, Natif de Leschesnay proche Joinville, Cavalier du Sieur de St Hulien, Regiment Royal Roussillon cy devant Runigny, Corna, et Plessis Praslin, ou il à Servi 32 ans, ainsi que porte son Certificat, et auparavant dit avoir servi 8 ans dans Mazarin, ses blessures et incommoditez le mettent hors de service, et est Catôlique

- Cavallier

- Le 22 mars 1707. Il est decedé a Belisle estant au détachement

Six lignes pour résumer 40 ans de carrière militaire ! Néanmoins, en extrapolant, on y apprend que Jean Baptiste est né vers les années 1630 ce qui en fait l’ainé de son roi. Soldat au Royal Roussillon depuis 32 ans, il y est donc vraisemblablement depuis sa création le 27 janvier 1667 puisque les dates correspondent (1667-1699). Peut-être même y -est-il depuis plus longtemps puisque le Royal Roussillon est issu du Catalan-Mazarin fondé en 1657 ?

Quoi qu'il en soit, "Leschesnay" atterrit, ou plutôt débarque à Belle-Ile en mer. 

L'importance stratégique de Belle-Ile n'avait pas échappée à Louis XIV comme avant poste militaire maritime (fortifications, forte garnison) et comme carrefour des lignes maritimes commerciales.

Mais, "pour maintenir un tel système opérationnel, sur une île distante du continent d'une quinzaine de kilomètres, il convenait de favoriser une autonomie maximale en vivres et en munitions. C'est dans cette logique que s'inscrivent également les questions sanitaires. De fait, le volume des effectifs et les impératifs stratégiques nécessitent la présence d'un service hospitalier permanent, affranchissant des rapatriements en terre ferme pour les traitements journaliers et garantissant une capacité d'intervention suffisante en cas d'opérations militaires.
"En 1658, sensible à la nécessité de s'occuper des pauvres, Nicolas Fouquet
(le célèbre intendant de Louis XIV), alors seigneur de Belle-Ile, demande à Saint-Vincent de Paul de lui procurer du personnel pour la mise en place d'un Hôtel-Dieu. Deux sœurs choisies parmi les Filles de la Charité sont alors envoyées sur l'île, avec pour mission de mettre en place cette institution de secours.

Trois ans plus tard, à la disgrâce du surintendant, le roi décide de transformer ce projet civil en hôpital militaire. C'est à partir de 1 666 que commencent réellement les travaux de construction de l'hôpital, par l'édification du bâtiment central et d'une chapelle. En 1695, Mme Fouquet souhaitant réaffirmer la volonté de son époux, accorde aux sœurs une rente annuelle de 200 £ et d'un tonneau de froment, à prélever pour les pauvres sur les revenus du domaine de Belle-Ile. S'il n'est pas possible de remettre en question la finalité militaire des installations, cette donation permet en revanche une assistance concrète à l'égard des indigents ainsi que la création d'une école. Les travaux de l'hôpital repren(dront) au cours du règne de Louis XV."

Source du texte en italique:  Cérino Christophe. L'hôpital militaire de Belle-île-en-Mer au siècle de Louis XV : les conditions sanitaires d'une garnison en milieu insulaire. In: Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest. Tome 104, numéro 4, 1997. pp. 41-50;

Au regard de son âge avancé, il est donc probable que Leschesnay fut envoyé comme pensionnaire à l’hôpital militaire Saint Louis dans la petite ville Le Palais. 

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"AUX NOMMES LESCHESNAY, RATON, TISSERAND ET BOURLIER, D'ECHENAY QUI ONT EXPOSE LEUR VIE POUR LA MONARCHIE" - XVIIe SIÈCLE -

Reçu à l'hôtel le 9 Juillet 1706

CLAUDE TISSERAND DIT MONTREÜIL, âgé de 46 ans, Natif de Deschasnay dioceze de Langres, Caporal du Sieur Dampiere, Regiment d'Agenois cy devant Normandie, ou il à Servi 19 ans, portez par son Certificat, et auparavant dit avoir Servi 2 ans dans Piedmont, est devenu asthmatique depuis trois ans ce qui le met hors de Service, Serrurier de son mestier, Catôlique

- Le 15 may 1711. Il est Décedé

Claude Tisserant est donc né vers 1660. C’est pendant la guerre de la ligue d’Augsburg que parait le régiment d’Agenois. Ce corps constitué par l’ordonnance royale du 4 octobre 1692 est donné à Antoine, comte de Choiseul-Beaupré, qui le conduit en campagne en Allemagne dès 1693. *

*Source : Revue de l’Agenais – Tome 46 – Année 1919

Le village de Chassey-Beaupré est situé à quelques kilomètres d’Echenay. Le recrutement s’est donc fait certainement en partie dans la région. Voici une partie du voile levée concernant l’appartenance de Claude à ce régiment !

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CHARLES RATON d'Eschenets paroisse de Bayancourt près Joinville, marié

Là, les renseignements sont laconiques. Tout juste peut-on en déduire, ce qui n’est pas rien, que Bayancourt existait encore un peu vers la fin du XVIIe siècle.

Le village d'Echenay a en effet été créé de la réunion de trois hameaux, Bayancourt, La Cannée et Epincelay. Il ne reste rien des deux premiers. Quelques sarcophages de pierre ont été trouvés il y a bien longtemps au lieu-dit Bayancourt.

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"AUX NOMMES LESCHESNAY, RATON, TISSERAND ET BOURLIER, D'ECHENAY QUI ONT EXPOSE LEUR VIE POUR LA MONARCHIE" - XVIIe SIÈCLE -

Le lundi 8 février 1723, les cloches de l'église d'Echenay annoncent le mariage de Claude Bourlier (fils de défunt Nicolas Bourlier et de Marie Colin) avec Jeanne Collot (pour qui le curé Concelin ne trouve pas nécessaire d'indiquer les parents !).

LOUIS BOURLIER, fils du couple, voit le jour deux ans plus tard, le mardi 16 octobre 1725 à Echenay. 

Le 12 octobre 1795 soit 70 ans plus tard et en pleine période révolutionnaire, il est reçu à l’hôtel des Invalides où je le retrouve.
L'acte mentionne juste Bourlier Louis, âgé de 71 ans, natif de Chesne, Hte Marne, militaire pensionné. 

 

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Nous n’en saurons pas plus de ces quatre Epincelois ! Pourtant, il me plait de les imaginer au combat :

« En avant Montreüil !... »

« Avec toi, Leschesnay ! …»

Plus besoin d’Alexandre Dumas pour entendre les cliquetis des épées…

 

Sources :
Archives de l’Hôtel des Invalides
AD 52
Gallica
Wikipédia
Ancestramil.fr
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P
J'apprécie votre blog, n'hésitez pas a visiter le mien.<br /> Cordialement
Répondre
P
Merci pour votre encouragement. Excusez mon retard, je n'avais pas vu votre commentaire.<br /> J'irai volontiers visiter le votre mais quel est son nom et son adresse?